giovedì 15 agosto 2024

Manger le Pain du Ciel pour être capables d’aimer come nous sommes aimes

Dimanche XX du Temps Ordinaire – Année B – 18 août 2024 

Rite Romaine

Pr 9,1-6; Sal 33; Ef 5,15-20; Gv 6,51-58

 

Rite Ambrosien

2Cr 36,17c-23; Sal 105; Rm 10,16-20; Lc 7,1b-10

XIII Dimanche après la Pentecôte

 

 

1)    Le pain du ciel à manger et à partager.

En ce XX dimanche du Temps Ordinaire la liturgie nous fait écouter encore l’Évangile de Saint-Jean, en proposant la suite du chapitre 6ème, qui est tout centré sur l’Eucharistie. Dans les dimanches précédents nous avons contemplé le don du pain que Jésus fait sur la rive du lac de Tibériade, où les gens sont assouvies et il en avance douze paniers remplis. De cette manière, nous avons vu que les gens cherchent le Messie parce qu’elles veulent du pain et Christ explique que l’important, ce n’est pas le pain de la terre. Le vrai pain que Christ veut donner c’est Lui-même, Pain du Ciel qui nous met en communion avec le Père et les frères.

Ce pain donne la vie éternelle. Il est la vie éternelle qui est demeurer en Dieu, en paix et en joie. Même aujourd’hui le Christ dit : « Je suis le pain vivant, descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c'est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde…Il n'en est pas comme celui qui ont mangé vos pères et qui sont morts : celui qui mange ce pain vivra éternellement » (Jn 6, 51.58). 

   Avec ces affirmations, Jésus aboutit au cœur de son enseignement sur le pain de la vie et il dévoile que quiconque croit en Lui, le Messie envoyé par le Père, non seulement professe la foi en lui, mais il s’en nourrit et il vivra pour toujours. 

Dans toute l’histoire, plus ou moins récents, il y a eu des « experts » qui ont enseigné que Jésus ne pensait qu’en termes symboliques et qu’il ne s’agissait pas de son propre corps, mais seulement du pain qui symbolisait son corps. Il s’agit d’une fausse interprétation. Jésus parle très clairement et il utilise le verbe « manger », le même verbe qui est utilisé pour en déjeuner terrestre.     

Lorsqu’ils entendaient parler le Christ de cette façon et qu’ils auraient dû en manger le corps, ses disciples ont été troublés, et pas eux seulement… ils se sont presque scandalisés. Probablement, nous aussi nous nous serions scandalisés si nous n’avions pas eu l’expérience du Christ ressuscité, avec son vrai corps et le Magistère de l’Eglise qui nous propose constamment cet enseignement du Christ.    

Grace à la liturgie de ce dimanche, encore aujourd’hui le Seigneur nous manifeste son désir, ancien mais jamais éteinte, de vivre parmi les hommes qu’il aime, et de se faire notre vraie nourriture céleste mais pas moins réelle de celle sur terre. Jésus n’est pas comme la manne du désert, Lui il est la vraie manne du ciel pour le chemin vers la plénitude de la vie, que nous pouvons trouver uniquement en Lui.      

A ce point, on peut se demander : « Quelles sont les conditions nécessaires pour manger ce pain plein de vie ? ». La première est de cultiver en nous la faim de Dieu. C’est seulement celui qui n’étouffe le désir de Dieu, qui est en mesure de répondre à l’invitation du banquet céleste et être nourri par Dieu. La deuxième est d’avoir un cœur contrit, qui mendie la vie et la nourriture qui l’alimente, en demandant le pardon pour l’avoir cherchée si loin de Lui et pour avoir cherché à satisfaire la faim de l’infini en nous remplissent d’une infinité de choses.        

Prions le Seigneur qui par l’Eucharistie nous met en mesure de mener une existence dans laquelle nous sommes toujours témoignes de la vérité de ces paroles, et de vivre en lui, pour lui, à cause de lui. 

Prions, finalement, afin qu’ensemble à tous les chrétiens nous soyons capables de recevoir Jésus pas seulement dans le pain eucharistique, mais aussi dans le malade, dans l’indigent, dans le pauvre, dans le souffrant et dans tous les frères et sœurs en humanité.  

 

1)    Mots qui font discuter. Pourquoi ?

La scène que l’Evangile d’aujourd’hui décrit est dramatique. La réaction des auditeurs des paroles de Jésus qui veut se donner, est celle de discuter durement entre eux. Les présents se disputent mais finalement c’est au Christ et à ses paroles qu’ils s’opposent. Pour les Juifs qui écoutent le Christ dans la synagogue de Capharnaüm il y a une barrière insurmontable et c’est exactement la chair de Jésus.        

Ils croient le connaitre, ils l’ont vu grandir et ils savent tout sur sa famille. Jésus de Nazareth a une histoire exactement pareille à la leur. Un comme eux ne peut pas les sauver, le corps de Christ est chair comme la leur, il ne peut pas donner la vie. Leurs yeux, leurs pensées, leurs cœurs ils s’arrêtent sur le huis de la maison, ils ne peuvent pas y entrer. Ils demeurent à la surface des choses et ils ne comprennent pas que le don est Jésus. Bien sûr, c’est un don qui dépasse toute humaine imagination : c’est le Don de Soi même, comme nourriture de la Vie.        

C’est un don que les Judée ne peuvent pas comprendre, accueillir… ils discutaient vivement – et nous ? 

Nous aussi nous avons du mal à comprendre comment la chair de Christ peut-elle être la nourriture de l’esprit. Nous pouvons comprendre assez facilement l’extraordinaireté d’un miracle qui guérit le corps. Nous pouvons comprendre cette particulière grâce que, par le sacrement de la Confession, nous aide à saisir la grandeur du cœur de Dieu, qui donne sa miséricorde sans mesure, en créant en nous le désir de la conversion, en effaçant nos péchés.       

Toutefois, comprendre et accepter la phrase du Christ : « Celui qui mange ce pain vivra éternellement » fut dur pour les disciples de ce temps et pour nous, disciples d’aujourd’hui, qui oscillons entre une Communion vécue de façon habitudinaire et un’ éloignement de la Messe, en prenant comme excuse la manque du temps ou en pensant que cela ne change pas notre vie. 

Si le monde et beaucoup parmi les chrétiens ne connaissent pas la vérité et la beauté de la vie, c’est exactement parce qu’ils ne connaissent et n’acceptent pas le Pain de la Vie.   

Faisons un examen de conscience pour voir quel est la place de l’Eucharistie dans notre vie. En ce Sacrément, Jésus dévoile un mystère merveilleux : Lui, il est nourriture et vraie vie qui nous amène à vivre pour Lui, en Lui et avec nos frères aimés en Lui. Christ est pain de vraie vie « par lequel nous sommes déjà transportés et immergés du  flux rapide du temps à la rive de l’éternité » (Paul VI, 5 juin 1969). L’Eucharistie n’est pas une simple dévotion, mais Dieu même qui se fait notre 

·      nourriture pour nous donner la force d’être pèlerins dans le monde et marcher dans l’exode de la vie 

·      médicine pour soigner les blessures de la vie et 

·      ami pour converser avec nous comme il l’a fait avec les disciples de Emmaüs et notre boire. 

Faisons devenir nos eucharisties un temps et une espace d’authenticité et de foi, de beauté et de louange, afin que personne ne peut se passer d’y participer. 

Sur les tables de nos maisons il y a tout pour la vie du corps, sur la “table” de notre cœur mettons le pain nécessaire pour la vie de l’esprit : Jésus Christ. Lui est le seul Pain qui rassasie notre faim de félicité, d’infini, d’éternité, en nous accompagnant dans notre soufferte existence vers l’unique destination définitive : la Maison de Dieu.   

Dans l’Eucharistie, en donnant soi-même, le Fils de Dieu donne paix et joie au « métier de vivre » auquel nous sommes appelés. 

En vivant comme femmes eucharistiques, les Vierges consacrés nous rappellent que le Christ Epoux dans l’Eucharistie c’est d’abord Communion :

·      avec Lui qui est Dieu née de Dieu, Lumière née de la Lumière, Amour née de l’Amour, vivant, vrai, essentiellement et sacramentalement présent, 

·      avec Lui qui est Agneau immolé pour notre salut, manne réconfortante pour la vie éternelle, ami, frère et – veuillez m’excuser si je le répète – époux avec lequel demeurer dans le cœur di Père. 

Dans l’Eucharistie les Vierges consacrés trouvent inspiration et aliment pour leur plaine dédication au Christ. Grace à l’Eucharistie, elles peuvent être fiels images de l’Eglise Epouse et elles témoignent que, s’il est vrai que l’Eucharistie est un grand mystère que l’esprit ne comprend pas, il est autant vrai que on peut accueillir l’amour qu’y rayonne, en vivant la vie eucharistiquement, c’est-à-dire comme don du Corps de Christ reçu, comme remerciement d’être aimés par Lui et comme chaste partage de cet amour.   

 

 

 

Lecture patristique

Théophylacte (ca 1050 - 1109)
Commentaire sur l'évangile de Jean

PG 123, 1309-1312.


 

Nous venons d'entendre cette parole : Si vous ne mangez pas la chair du Fils, vous n'aurez pas la vie (Jn 6,53). Lorsque nous participons aux divins mystères, il ne faut donc pas que notre foi chancelle, ni que nous cherchions à connaître la manière dont cela se fait. Car l'homme laissé à sa seule nature, j'entends celui qui obéit à des pensées purement humaines ou naturelles, n'accueille pas les réalités surnaturelles et spirituelles.

 

Ainsi ne comprend-il pas ce qu'est la nourriture spirituelle procurée par la chair du Seigneur. Ceux qui ne la reçoivent pas en communion n'auront aucune part à la vie éternelle, parce qu'ils n'auront pas reçu Jésus, qui est la vraie vie. Car la chair que nous mangeons n'est pas celle d'un être simplement humain, mais celle d'un Dieu. Unie à la divinité, elle est assez puissante pour nous déifier. Elle est aussi une vraie nourriture : son efficacité ne dure pas seulement quelques instants, et elle ne se décompose pas à la manière d'une nourriture passagère, mais elle est un secours pour la vie éternelle.

 

De même, la coupe du sang du Seigneur est une vraie boisson, car elle n'étanche pas notre soif pour un temps limité, mais elle préserve pour toujours de la soif celui qui la boit, et elle ne le laisse pas insatisfait. Comme le Seigneur l'a dit à la Samaritaine : Celui qui boira de l'eau que moi, je lui donnerai, n'aura plus jamais soif (Jn 4,14). En effet, quiconque recevra la grâce de l'Esprit Saint en participant aux divins mystères, ne souffrira ni de la faim spirituelle ni de la soif, comme ceux qui n'ont pas la foi.

Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi (
Jn 6,56-57). Cette parole nous apprend à connaître le mystère de la communion. Ainsi celui qui mange la chair et boit le sang du Seigneur demeure-t-il dans le Seigneur, et le Seigneur en lui. Ainsi s'opère un mélange merveilleux et inexplicable, si bien que Dieu est en nous et nous en Dieu.

La parole que tu viens d'entendre ne te remplit-elle pas de crainte ? Nous ne mangeons pas Dieu purement et simplement, car il est impalpable et incorporel, et il ne peut être saisi ni par les yeux ni par les dents. Nous ne mangeons pas non plus la chair d'un être simplement humain, car elle ne pourrait nous être d'aucun secours. Mais depuis que Dieu s'est uni un corps selon une union ineffable, ce corps aussi est vivifiant. Non qu'il se soit changé en la nature divine - absolument pas - mais de la même manière que le fer rougi au feu reste du fer et dégage l'énergie du feu.

C'est ainsi que le corps du Seigneur, étant le corps du Verbe de Dieu, a aussi le pouvoir de donner la vie tout en restant un corps. De même que je vis par le Père, dit Jésus, c'est-à-dire de même que je suis engendré par le Père, qui est Vie, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi, en étant uni à moi, et pour ainsi dire transformé en moi, qui ai le pouvoir de donner la vie.

 

 

 

 



 

 

 




 

 

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