giovedì 8 agosto 2024

Le Christ est nécessaire comme le pain. Le pain descendu du Ciel pour porter en Ciel.

Dimanche XIXe du Temps Ordinaire – Année B – 11 août 2024

Rite Romain

1 R 19, 4-8; Ps 33; Eph 4,30-5,2; Jn 6, 41-51

 

 

 

Rite Ambroisien 

Jr 25, 1-13; Sal 136; Rm 11,25-32; Mt 10, 5b-15

XIIe Dimanche après la Pentecôte

 

 

 

 

1) Faim de ciel. 

Dans l’évangile de ce XIXe dimanche du Temps Ordinaire, Jésus dit à la foule : “Je suis le pain descendu du Ciel”. Et les gens objectent : « Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : “Je suis descendu du ciel” ? » (Jn 6, 41s). La surprise et l’incrédulité des auditeurs du Messie, dont les mots sont “durs”, sont grandes. 

Aujourd’hui le Christ nous adresse ces mots et il nous rappelle qu’il est le Pain pour la faim de notre cœur et que chaque Eucharistie, comme celle que nous célébrons aujourd’hui, ne peut pas être réduite à un simple acte de culte, mais elle est un don immense de la vie de Dieu. Elle est un cadeau qui est nous donné à travers le pain, afin que dans notre vie nous aussi devenons du pain pour la faim des frères. 

Le Christ est le Pain.

Pourquoi?

Parce que la faim est l’exigence constante et incontournable qui fait partie de la définition de l’homme, qui est une structure de demande. La personne humaine est un être qui a faim et soif.  Elle est un être non autosuffisant, dont l’existence a besoin d’être constamment alimentée, au niveau physique par l’air pour respirer, par la nourriture et par les boissons matérielles, et au niveau spirituel par le savoir, par la joie, par l’amour. L’être humain reçoit la vie de l’extérieur de lui : de l’extérieur il reçoit ce qu’il lui faut pour vivre, ce qui manque à son existence, à son développement, à sa santé, à son bonheur. Pour cela il désire, étudie, souffre, prie, espère : il attend, car il est toujours tendu vers quelque complément qui le soutienne et qui le fasse vivre en plénitude, et, si possible, qui le fasse vivre pour toujours.           

            Mais sur la Terre il n’y a pas de pain qui donne l’immortalité. Pour cela le Christ est descendu du Ciel, pour assouvir cette faim de Ciel. Le Christ est le pain extraordinaire, qui assouvit la faim extraordinaire, démesurée de l’homme, capable et désireux de s’ouvrir à des aspirations infinies (Cfr. S. Augustin d’Hippone, Confessions, 1,1).

De nombreuses personnes, parmi lesquelles nous aussi souvent y sommes, sont tentées de penser qu’en réalité le Christ ne correspond pas aux besoins, aux désirs, aux destins de l’homme. Surtout l’homme moderne, qui souvent se leurre d’être né par d’autres aliments supérieurs que celui divine, et il essaie de s’assouvir de choses infinies et pas de l’Infini, qui dans le Christ a montré son bon visage, bon comme le pain.

            Ce pain n’est pas seulement la nourriture pour notre cœur, mais un soutien à la charité pour les frères, notamment ceux qui ont besoin d’aide, de compréhension, de solidarité. Le Christ est le pain de la vie. Le Christ est nécessaire, pour chaque homme, pour chaque communauté, pour chaque fait vraiment social, c’est à dire fondé sur l’amour et sur le sacrifice de soi, pour le monde. Le Christ est nécessaire comme le pain. 

 

 

2) Marie et l’Eucharistie. 

Le fait que dans quelques jours, le 15 aout, l’Eglise nous fasse célébrer la solennité de l’Assomption me donne l’idée de montrer le lien entre Marie assumée en Ciel et l’Evangile de ce XIXe dimanche, dans lequel le Christ dit : “Je suis le pain vivant descendu du Ciel” (Jn 6,51). La Vierge a été « assumée » en Ciel duquel son Fils était « descendu ». Naturellement ce langage, qui est biblique, exprime en termes figurés quelque chose qui ne rentre jamais complètement dans le monde de nos concepts et de nos images.

            Mais méditons un instant sur qu’est-ce que cela veut dire parler de “ciel” au niveau spirituel et existentiel. Le Messie se présente comme le vrai pain descendu du Ciel. Le Christ est le pain capable de maintenir en vie pas seulement pour un moment ou pour un trait de chemin, mais pour toujours. Il est la nourriture qui donne la vie éternelle, parce qu’il est le Fils unique de Dieu, qui est dans le sein du Père qui est dans les cieux. Le Verbe de Dieu est venu des cieux pour donner à l’homme la vie en plénitude, pour introduire l’homme à la vie du ciel. Le Verbe s’est fait chair pour se donner à nous comme pain. Il est le vrai pain, c’est à dire la nourriture qui contient la vie de Dieu et il est capable de la communiquer à celui qui mange de Lui, la vraie nourriture qui donne la vie : “si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie” (Jn 6,51).

Mais de qui le Fils de Dieu a pris sa “chair”? Il l’a prise de la Vierge Marie. Le Verbe de Dieu a assumé d’Elle le corps humain pour entrer dans notre condition terraine. De sa part, à la fin de l’existence sur terre, le corps de la Vierge a été assumée en ciel de la parte de Dieu et fait entrer dans la condition céleste. C’est un échange merveilleux, dans lequel Dieu prend toujours l’initiative, mais il a également besoin (il serait plus juste de dire qu’il veut avoir besoin) de Marie, de l’ « oui » de la créature, de sa chair, de son existence concrète, pour préparer la matière de son sacrifice : le corps et le sang, à offrir sur la Croix comme instrument de vie éternelle et, dans le sacrement de l’Eucharistie, comme nourriture et boisson célestes. Grace à l’ « oui » de la Vierge, Jésus a un corps, qui pour nous est pain vivant pour alimenter notre cœur, et un sang, qui pour nous est de l’eau vivante qui étanche la soif de notre esprit.    

Par l’intercession de Marie et sur son exemple, nous accueillons le Christ et mettons à sa disposition notre cœur, notre corps : notre existence entière (notre chair, comme l’Evangile le dirait) pour qu’il puisse habiter dans le monde.

Le premier tabernacle qui l’a accueilli fut la Vierge. « L’ancien tabernacle, l’arche de l’Ancienne Alliance était faite par des bois précieux laminés d’or. Le tabernacle de la nouvelle loi, Marie, l’immaculée Mère de Jésus et notre Mère, Dieu l’a créé sans péché pour qu’elle reçoive la Pureté vivante et essentielle » (Marthe Robin). Comme la Vierge l’a fait, unions-nous au Christ dans le sacrement de l’Eucharistie, Pain rompu pour la vie du monde, pour être comme Elle, des tabernacles vivants.

Adorons le Christ comme sa Mère l’a fait. Après qu’il a monté au Ciel, elle « adorât son Fils sous la forme du pain, comme elle l’avait adoré pendant tout son ministère publique, et dans le divine Crucifix du Calvaire » (Marthe Robin).

Quand nous faisons la Communion, nous disons oui (=amen) au Christ comme Marie l’a dit et le Verbe de Dieu descend dans notre cœur, comme il est descendu sous celui de sa Mère.

Autrement mais réellement, ce qui s’est passé en Marie vaut également pour chacun de nous, car Dieu demande à chacun de nous de l’accueillir, de mettre à sa disposition notre cœur et notre corps, notre existence entière, notre chair – dit l’Evangile -, pour qu’il puisse habiter dans le monde.

Prions la Sainte Vierge Marie, assumée en ciel, pour qu’elle nous aide à nous nourrir toujours et avec la foi du Pain de vie éternelle pour expérimenter déjà sur terre la joie du Ciel.

La vie eucharistique des Vierges Consacrées témoigne que cette prière est exaucée. 

Et le Ciel commence ici sur Terre car la fête de Dieu commence ici : c’est le mystère de foi, d’espoir et d’amour, qui se célèbre dans la vie et dans la liturgie, notamment eucharistique, et s’exprime dans la communion fraternelle et dans le service pour l’autre, grâce à la force de ce Pain de la Vie qui est donné à l’humanité pour son chemin de charité.

 

 

 

 

 

Lecture Patristique

Eutychius de Constantinople (ca 512 - 582)
Sur la Pâque et la très sainte Eucharistie, 2-3

PG 86/2, 2393-2396

 

 


J'ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir (Lc 22,15). Assurément, la Pâque que Jésus a mangée avant de souffrir était, de toute évidence, une Pâque sacramentelle: elle n'aurait pas été appelée Pâque sans sa passion. Il s'est donc immolé sacramentellement lorsque, de ses propres mains, il prit le pain à la fin du repas, il l'éleva et le rompit, en s'unissant lui-même intimement à l'élément sacramentel.

 

De même, il remplit la coupe du produit de la vigne, il rendit grâce et l'éleva vers Dieu le Père. Il dit: Prenez, mangez et Prenez, buvez. Ceci est mon corps et Ceci est mon sang (Mt 26,26-27). Donc quiconque reçoit une partie de ces éléments, reçoit en entier le saint corps et le précieux sang du Christ. Et en raison de son union intime avec ces éléments, le Christ se partage entre tous ceux qui communient, mais sans se diviser.

 

Ainsi en va-t-il d'un sceau qui transmet toute son empreinte et toute sa forme aux matières sur lesquelles il est apposé. Il reste unique, sans subir de diminution après avoir été apposé ni d'altération par les objets, si nombreux soient-ils, sur lesquels il a laissé sa marque.

 

Ainsi un son produit par la bouche humaine se propage-t-il dans l'air en restant tout entier en celui qui l'a émis. Il se répand dans l'air, pénètre tout entier dans les oreilles de tous, et un auditeur n'en perçoit pas une part plus grande ou moins grande qu'un autre. Mais il parvient à tous dans sa totalité, sans être divisé ni altéré, lors même qu'il est entendu par des milliers de personnes. Le son n'est pourtant qu'un phénomène matériel, puisqu'il ne se compose de rien d'autre que d'une vibration de l'air.

 

Que personne donc ne suppose qu'après le sacrifice sacramentel et la sainte résurrection du Seigneur, son corps et son sang incorruptibles, immortels, saints et vivifiants, présents dans les éléments sacramentels grâce aux rites sacrés, fassent moins sentir leur efficacité propre que les choses que nous venons de prendre comme exemples. Il faut tenir au contraire que son corps et son sang sont présents tout entiers dans tous les éléments sacramentels. Car la plénitude de la divinité du Verbe de Dieu habite corporellement, c'est-à-dire réellement, dans le corps même du Seigneur. Quant à la fraction de ce pain précieux, elle signifie la mort sacramentelle du Seigneur. Aussi a-t-il déclaré qu'il désirait cette Pâque, parce qu'elle nous procure le salut, l'immortalité et la parfaite connaissance.

Nessun commento:

Posta un commento