V Dimanche du temps Ordinaire – Année C – 9 février 2025
Rite Romain
Is 6, 1-2.3-8; Ps 137; 1Cor 15, 1-11; Lc 5, 1-11
Rite Ambrosien
Sir 18,11-14; Sal 102; 2Cor 2,5-11; Lc 19,1-10
Dernier dimanche après l’Epiphanie dit « du pardon »
1) D’une rencontre la vocation.
Les trois lectures de la Messe d’aujourd’hui nous parlent de trois personnes qui ont eu une rencontre vraie, où leur vocation est émergée. Grace à la rencontre avec Dieu, Isaïe s’offrit de devenir Son prophète, Saint Paul accepta d’être le témoin de l’Evangile pour tous les païens et Saint Pierre adhéra à la proposition du Christ de devenir pêcheur d’hommes.
Pour ces trois saintes et vrais personnes ce de leur rencontre avec Dieu ne fut pas un jour comme les autres, pour elles ce jour-là fut un jour comme aucun d’autre : il fut un événement qui changea leur vie, et elles la mirent au service de Dieu.
Il est important remarque que dans tous les trois cas la vocation fut pour une mission de salut et que pour Dieu le péché et la fragilité des trois appelés ne furent pas une objection à l’appelle qu’Il leur faisait. Il les pardonna, les purifia et leur donna la force pour la tâche à laquelle Il les invitait.
Tous les trois reçurent la paix du pardon et devinrent missionnaires parmi les hommes, porte-parole de Dieu et de Son Royaume, qui est royaume de liberté, de justice, de vérité, de paix et surtout d’amour.
A Isaïe qui accueilli le cri divin : « Qui envolerai-je et qui ira pour nous ? » le Seigneur changea le cœur afin qu’il puisse répondre « Voilà envoie-moi ». Ce grand prophète put répondre ainsi, parce que le Séraphin avait purifié avec le charbon incandescent ses lèvres. Mais ce geste angélique fut la conséquence du fait que Isaïe avait rencontré Dieu et avait reconnu sa condition de pécheur.
A Paul le Christ donna sa grâce et lui dit « Si je te suis apparu, c'est pour te destiner à être serviteur et témoin de ce moment où tu m'as vu, et de ceux où je t'apparaîtrai encore. » (Act. 26, 16b). Aussi pour l’Apôtre de gentils la rencontre avec le Seigneur fut la condition pour changer le sens de la vie et pour la vivre comme mission. De persécuteur acharné Paul devint annonceur infatigable du Christ.
A Pierre Jésus donna la force solide comme une pierre, afin que le premier des Apôtres le suive sans affaissement. En ayant été Co-protagoniste de la pêche miraculeuse, Pierre dit au Christ : “Seigneur, vas-t-en de moi qui suis pécheur. Je ne suis pas digne d’avoir un Saint dans ma barque » (cf. Lc 5, 8) Mais le Rédempteur lui répondit : « Sois sans crainte, viens avec moi, crois à ma parole et je te serais pêcheur d’hommes » (cf. Lc 5, 10). Et cet humble pêcheur de Galilée devient celui qui travailla à la pêche des hommes, en les tirant hors de l’eau empoisonnée pour les mettre dans l’eau pure de l’amour de Jésus.
2) La vie comme vocation.
L’étonnement du miracle, des paroles et surtout de la rencontre avec le Christ n’a pas envahit seulement Pierre, mais tous ceux qui était avec lui pour la pêche : en particulier André, son frère, Jacques et Jean, associés (soci) de Pierre.
Jésus n’était plus seul dans son « travail » de pêcheur d’hommes. Quatre hommes, deux couple de frères qui devinrent encore plus frères dans la foi commune, partagée quittèrent tout, travail et famille, pour un nouveau travail, dont la condition première était d’être compagnons et amis du Christ dans son chemin, nouvelle exode. Quatre pauvres pêcheurs, quatre simples hommes de travail qui si non illettrés n’étaient pas certes diplômés, furent appelés par Jésus à partager sa mission de Sauveur de la grande famille humaine.
Mais pourquoi ces pêcheurs quittèrent tout et tout de suite pour suivre cet Homme qui ne promettait pas ni argent ni honneurs et parlait « seulement » d’amour, de perfection et de joie : « Heureux les pauvres parce que à eux c’est le Royaume de Cieux » ?
Ils quittèrent tout et tout de suite parce que le Christ était devenu le centre affectif de leur vie et seulement Lui avait paroles de vie éternelle. Lui est la Vie de la vie.
La rencontre avec le Christ avait submergé (travolto) leur rien, leur petitesse. La découverte du Christ comme centre de tout élimina la peur dans le cœur des Apôtres. Ils expérimentèrent que qui suis Jésus ne marche pas dans les ténèbres et ils se mirent au service du Royaume de Dieu. Il suivirent le Christ et vécurent en communauté avec Lui, qui décrivait soi-même avec la parabole du Bon Pasteur, où la charité se manifeste en toute sa capacité d’initiative, créativité et force (Cf. Lc 15, 4-6).
En bref, les Apôtres acceptèrent la vie avec le Christ comme vocation et la mission du Christ devint leur vocation.
3) La vocation di Zachée.
La profonde disponibilité de mettre leur vie au service de l’amour du Christ fut essentielle pour comprendre leur personnelle vocation. Mais ça il ne semble pas le cas de Zachée, dont l’Evangile ambrosien nous parle aujourd’hui (Lc19,1-10).
Il semble que au début Zachée était seulement curieux de Le voir, il n’avait l’intention d’aller proche au Christ, aussi parce que en étant publicain l’opinion publique du temps le mettait avec les pécheurs. Il ne savait pas encore que Jésus étai venu pour « appeler » les pécheurs, leur donner la vocation, c’est à dire la proposition de Lui être proche, voisin pour partager sa vie et sa mission. Donc le jour dans le quel le Christ passa par Jéricho, pour cet homme, attaché aux sous (argent), était suffisant monter sur un sycomore pour voir le Messie.
Mais Jésus leva ses yeux vers ce publicain et ce jour-là pour Zachée ne fut plus un jour comme les autre. Il fut le jours heureux de la rencontre entre lui et le Christ, qui en le regardant avec amour (Jésus aime les pécheurs, il est venu pour eux, donc pour nous) lui dit : « Aujourd’hui je viens chez toi ». Qui sait si le Christ s’inspira à Zachée pour la parabole du pharisien et du publicain, qui n’avait même pas le courage de hausser ses yeux, comme s’il avait honte de apparaître devant le Seigneur. Il soupira et se frappait la poitrine et ne disait d’autres parole que ces : « Dieu, aie pitié de moi, pécheur ».
Peut-être pour Zachée la demande de pardon était implicite dans le désir de voir Jésus. Le reste a été fait par le Seigneur, dont le regard sauve. Le regard du Christ va au de là des apparences, il voit le cœur qui cherche à se relever (cf. la prière mariale « Alma Redemptoris Mater » : Mère nourricière du Rédempteur
qui demeures la porte franchissable du ciel
et l'étoile de la mer,
cours à l'aide
du peuple qui prend soin de se relever.
Toi qui as engendré, à la surprise de la nature,
ton saint Engendreur.
Vierge avant et après
de la bouche de Gabriel
prenant cet "ave",
des pécheurs aie pitié). Jésus ne demanda pas à Zachée : « Qu’est-ce que tu as fait », Il ne lui rapprocha pas son péché. Il l’appela pour lui demander d’être reçu chez lui. Et Zachée comprit que c’était un appelle, un vocation à la communion avec Jésus.
En effet il fut naturel pour cet homme se mettre à disposition de l’Homme-Dieu et de Sa mission messianique. Ce publicain « accueilli Jésus avec joie » parce que l’auto-invitation de Jésus chez lui avait donné nouveau et vrai sens à sa vie. Il apprit à regarder les autre comme Jésus l’avait regardé. : Fraternellement. Le prochain n’était plus pour lui des personnes à exploiter mais des être humains avec lesquels instaurer des relations de justice, de pardonne e, donc, de vraie fraternité.
4) La vocation à l’amour : la virginité.
Cette originaire (native) et fondamentale vocation à l’amour, qui est propre de chaque homme et femme, peut se réaliser pleinement dans le mariage et dans la virginité : il s’agit de « deux façons d’exprimer l’unique mystère de l’Alliance de Dieu avec son peuple » (Jean-Paul II, Familiaris Consortio, n 11).
Le mariage et la virginité ne sont pas en contraposition entre eux. Ils sont plutôt deux cadeaux différents et complémentaires qui convergent dans l’exprimer l’identique mystère nuptiale de l’union féconde et salvifique du Christ avec l’Eglise.
Mais il et important rappeler que la Virginité est dans l’Eglise la vocation la plus haute, elle est le sommet de l’amour, elle est la réponse pleine à la prédilection du Christ, dans la quelle on regarde les personnes comme le Christ les a regardées. De cet amour de prédilection les Vierges Consacrées sont appelées à être martyrs (parole grecque qui signifie : témoins), épouses et mère dans l’esprit, capables de donner la vie avec passion afin que le Christ soit connu, rencontré et que ce rencontre avec Lui change la vie.
«Vous qui êtes vierges pour le Christ –exhorte l’Evêque selon le Rite de Consécration des Vierges- vous deviendrez mère dans l’esprit, en faisant la volonté du Père, en coopérant avec amour afin que tant de fils soient engendrés ou récupérés à la vie de grâce » (RCV, 29) ; « Le Seigneur Jésus […] rende féconde votre vie avec la force de sa Parole » (RCV 56). «La Sainte Mère Eglise – on lit dans l’homélie – vous considère un choisie portion du troupeau du Christ ; en vous fleurie et fructifie largement sa surnaturelle fécondité » (RCV 29).
En cette manière les Vierge Consacrées collaborent à la pêche divine, engendrant et récupérant beaucoup de fils et fille à la vie de grâce et d’amour apportée par le Christ.
Lecture Patristique
SERMON 93
SAINT’AUGUSTIN D’HYPPONE
LES DIX VIERGES OU LA PURETÉ D'INTENTION
Lien pour le texte complet
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/sermons/serm93.htm
On ne propose que les deux premiers paragraphes avec un court analyse.
ANALYSE. — La parabole des dix vierges ne saurait s'entendre à la lettre des vierges proprement dites ou des religieuses, mais de toute âme chrétienne qui s'abstient du péché et qui s'adonne aux bonnes oeuvres figurées par les lampes que toutes ces vierges ont à la main. Quelques unes seulement ont eu soin de remplir d'huile leurs lampes : cette huile désigne la charité proprement dite ou la pureté d'intention qui les anime dans leurs bonnes oeuvres, tandis que les vierges folles pratiquent le bien dans des vues humaines, par amour des louanges. Toutes s'endorment du sommeil de la mort; mais quand il faut paraître devant Dieu, c'en est fait des louangea humaines, l'huile manque, la lampe s'éteint, la vierge folle est réprouvée. En vain elle implore la compassion des vierges sages. Celles-ci ne peuvent rien pour leurs malheureuses compagnes; elles ont assez de leurs propres affaires. Ayons donc soin d'agir par un motif de charité véritable et n'attendons pas le réveil de la mort pour nous convertir : ce serait trop tard.
1. A vous qui étiez hier ici nous avons fait une promesse, et nous voulons, avec l'aide du Seigneur, nous acquitter aujourd'hui devant vous et devant toute cette multitude réunie.
Il n'est pas facile de découvrir quelles sont ces dix vierges parmi lesquelles il y en a cinq de folles et cinq de sages. En m'en tenant, toutefois, au texte qu'aujourd'hui encore je vous ai fait lire et autant qu'il plaît à Dieu de m'ouvrir l'intelligence, je ne crois pas que cette parabole on similitude concerne exclusivement les vierges qui sont proprement et éminemment consacrées à Dieu dans l'Église et que plus habituellement nous nommons les religieuses; cette parabole, si je ne me trompe, regarde l'Église tout entière, D'ailleurs, en l'appliquant uniquement aux religieuses, pourrions-nous dire qu'elles ne sont que dix ? Comment réduire à un si petit nombre une telle quantité de vierges? Dira-t-on que nombreuses quant au nom elles sont rares en réalité et qu'on pourrait à peine en compter dix? Ce serait se tromper, puisqu'en ne considérant que les bonnes sous ce nombre de dix, on ne saurait où placer les cinq folles. De plus, s'il est dans le monde tant d'âmes qu'on appelle vierges, comment se fait-il que les portes de la grande maison ne soient fermées qu'à cinq?
2. Comprenons donc, mes bien-aimés, que cette parabole concerne absolument toute l'Eglise ; elle ne regarde pas uniquement les supérieurs dont nous parlions hier, ni les simples fidèles uniquement, mais les uns et les autres, tous absolument. Et pourquoi cinq vierges d'un côté et cinq vierges de l'autre? Ces cinq vierges d'une part et d'autre part ces cinq autres représentent tous les chrétiens sans exception. Voulez-vous toutefois que nous vous exprimions un sentiment que Dieu nous inspire? Outre les âmes vulgaires, il y a dans l'Eglise de Dieu des âmes qui ont la foi catholique et qu'on voit s'exercer aux bonnes oeuvres : parmi elles cependant il y en a de sages et il y en a d'insensées.
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