giovedì 13 giugno 2024

L‘espérance : avoir confiance en l’amour de Dieu

XI dimanche Temps ordinaire - Année B –  16 juin 2024

 

Rite Romain

XI Dimanche temps ordinaire -

Ez 17,22-24; Ps 91; 2 Cor 5,6-10; Mc 4, 26-34

 

Rite Ambrosien

III Dimanche après Pentecôte

Gen 2,18-25; Ps 8; Ep 5,21-33; Mc 10,1-12

 

 

            1) L’homme sème avec foi, Dieu fait grandir avec amour.

            L’Evangile de ce dimanche (Mc 4, 26-35) nous propose deux brèves paraboles: une sur la semence qui grandit toute seule, et l’autre sur le grain de moutarde. Semé à terre, le plus petit des grains produit le plus grand des royaumes : le règne de Dieu. Jésus présente le Royaume de Dieu[1] en recourant à des images de la vie champêtre, et indique les raisons de notre engagement plein d’espérance. 

            Dans la première parabole Jésus montre le miracle de la croissance. Il écrit la dynamique de la semence : le grain est jeté au sol puis, que le paysan dorme ou veille, celui-ci se met à germer et à grandir tout seul. 

            L’homme ne fait que semer et attendre. Nous avons devant nous le mystère de la création, de l’action de Dieu dans l’histoire, qui doit susciter notre étonnement. C’est lui le Seigneur du Royaume, l’homme n’est qu’un simple collaborateur, qui assiste à l’œuvre créatrice de Dieu, en la contemplant et s’en réjouissant, qui attend la récolte à laquelle il souhaite participer. 

            Voici ce que dit Saint Grégoire le Grand : « L’homme répand la semence, quand il conçoit dans son âme une bonne intention. Le grain germe et grandit, sans qu’il le sache, et tant que l’heure de moissonner n’est pas venue le bien conçu continue à pousser. La terre produit toute seule,  car par la grâce qui est prévenante, l’esprit de l’homme va spontanément vers le fruit d’une bonne œuvre. La terre agit progressivement : d’abord l’herbe, puis l’épi, et le blé. Produire de l’herbe signifie commencer à faire le bien. L’herbe devient épi quand la vertu progresse. Le blé remplit l’épi, quand la vertu atteint vigueur et perfection dans la pratique des bonnes œuvres. Mais quand le fruit est mûr, arrive la faucille car l’heure est venue de faucher. En effet, Dieu Tout-Puissant, après avoir fait le fruit, envoie la faucille et ordonne la moisson, car quand il a conduit chacun de nous à la perfection de l’œuvre, il interrompt sa vie temporelle, pour qu’il porte son grain dans les greniers du ciel » (In Exod., II, 3, 5 s.)

            Dans la seconde parabole Jésus parle encore de semailles. Mais, il fait état d’un grain précis, le grain de moutarde, considéré comme le plus petit des grains (1,6 millimètres selon les experts). Bien que petite, cette graine possède une force vitale et un dynamisme inimaginables. Le Royaume de Dieu aussi : une réalité vraiment petite humainement parlant et formée de personnes généralement simples, pauvres, de gens sans importance au regard de la société monde. C’est pourtant à travers eux qu’agit la force du Christ qui transforme toute chose relativement mineure et apparemment insignifiante. Le petit grain de moutarde devient un grand et solide arbuste, capable d’accueillir les oiseaux sur ses branches. Le Royaume de Dieu, d’un point de vue humain,  est comparable à un grain minuscule, méprisable dans son apparence, mais portant en lui le mystère d’une force divine prodigieuse qui est pour nous inimaginable.

            Saint Ambroise, pour commenter cette parabole, disait ceci : « Voyons pourquoi le royaume très élevé des cieux est comparé au grain de sénevé ; car il me souvient d’avoir aussi rencontré le grain de sénevé dans un autre passage où il est comparé à la foi, quand le Seigneur dit : Si vous avez de la foi gros comme un grain de sénevé, vous direz à cette montagne : « Va te jeter dans la mer. » (Mt 17, 20).  Ce n’est pas là une foi mesquine, mais grande, pour être capable de commander à une montagne de se déplacer ; et de fait ce n’est pas une foi médiocre que le Seigneur exige de ses apôtres, sachant qu’ils ont à combattre l’élévation et l’exaltation de l’esprit du malSi donc le royaume des cieux est comme le grain de sénevé, et la foi comme le grain de sénevé, la foi est assurément le royaume des cieux, et le royaume des cieux est la foi. » (Exp. in Luc., 7, 176-180; 182-186).

            La première leçon à tirer de ce passage de l’Evangile c’est qu’il faut regarder la nature des similitudes, et non leur apparence. En effet, malgré les maigres débuts de l’action de Dieu dans la personne et dans l’œuvre de Jésus comme dans les personnes et l’œuvre des chrétiens, grâce aux semailles chrétiennes l’humanité toute entière grandira dans la pleine justice, la paix et la liberté grâce à l’amour prévoyant de Dieu.

 

2) Espérance et patience.

            La seconde leçon à tirer des deux paraboles d’aujourd’hui, surtout dans une société pressée où l’on appelle «  temps réel » une nouvelle qui arrive en quelques secondes, c’est qu’il faut du temps et de la patience pour que le grain, donné gratuitement, puisse produire car il doit d’abord être accueilli et bien soigné.

            Ceci nous ramène à la grâce de Dieu et à notre liberté humaine, lesquelles caractérisent toute notre histoire personnelle. D’un côté, nous sommes appelés à vivre avec étonnement la croissance de la petite semence jetée au sol (première parabole). De l’autre, on nous enseigne que la patience est nécessaire dans l’attente et les soins prêtés à la terre pour que celle-ci la protège et la nourrisse, et qu’elle murisse au contact du soleil.

            L’Evangile est une école qui éduque à l’attente. Jésus a vécu dans le temps et la finitude d’une vie brève et aux horizons visiblement limités et étroits, mais n’avait pour toute attente que le Royaume de Dieu dans ce monde. C’est pourquoi nous pouvons recueillir des images évangéliques de l’attente avec lesquelles apprendre à vivre le «  déjà et pas encore », l’attente paradoxale de la vie chrétienne. 

            Attendre n’est pas facile, surtout aujourd’hui. Mais le verbe «  attendre » a deux significations: s’appliquer, se consacrer à une tâche. Je m’explique  en  renvoyant à la vie ordinaire, à la vie «  domestique », où il est demandé de «  s’occuper » des taches quotidiennes les plus banales: donner à manger, veiller sur la vie de ceux qui lui sont confiés, préparer la table, entretenir le feu, veiller aux dangers qui lui incombent. On s’applique donc en prenant soin des frères qui nous sont confiés, en ne se laissant pas aller à la lassitude des simples taches quotidiennes, c’est-à-dire en ne pensant pas d’abord à soi-même, mais aux besoins des autres. 

            Attendre demande une ascèse, un effort à ne pas se laisser aller. 

On attend en veillant la lumière allumée (dans la prière), en ayant une vie active (charité),  la vie de ceux qui ont les hanches ceintes d’un tablier de service. Prière et charité sont les deux exercices qui nous apprennent à attendre. Celui qui prie apprend que le Seigneur ne parle pas et n’entre pas tout de suite en dialogue avec le priant. Il y a tout un silence à passer, mais c’est ce silence précisément qui éduque à l’attente et donne de la portée aux mots. Ceux qui aiment et servent, ont conscience de l’écart qui sépare entre eux le service rendu et les fruits produits, la reconnaissance, car il faut servir «  gratuitement », en « serviteurs inutiles », en honorant sa propre tâche sans aucune autre préoccupation. 

Il s’agit avant tout d’ «  apporter sa pierre », de ne pas se soustraire aux efforts les jours où on a l’impression d’un « travail inutile », sans résultats immédiats. 

            L’autre signification du verbe «  attendre » est « voir venir » qui suppose espérance et patience.

            Avoir de la patience c’est «  subir le temps qui passe » (Marìa Zambrano) et le vide d’une œuvre qui n’est ni complètement ni uniquement entre nos mains, dont la durée échappe à notre empressement et à notre besoin de tout contrôler et d’être rassurés. Mais  c’est pour cette raison précisément, après avoir joué notre rôle, que nous pouvons reposer en paix, car il y a un temps qui vient à notre rencontre «  spontanément », indépendamment de nous. De même qu’on ne saurait « forcer » la croissance d’une semence, sans risquer d’abimer la plante, on ne peut forcer notre croissance et celle de nos frères et sœurs. Nous devons donc apprendre à attendre de longs moments, à travailler sans limites de temps, sans imposer de délais à la croissance. 

            A  l’école de l’Evangile nous apprenons la vraie patience qui rythme le temps. Et dans ce rythme le sens vient du futur, le temps de la plénitude donne raison au temps de l’attente. Si nous la regardons de notre point de vue, l’histoire part du début, si nous la regardons du point de vue de Dieu, elle part de la fin. Ainsi, dans la «  plénitude du temps » le Fils est venu, et les hommes ont compris que le temps avait atteint sa plénitude grâce à sa présence qui l’avait accompli. Il vient parce que longuement attendu par le travail patient d’infinies générations qui, dans la foi ont semé, dans l’espérance de voir un jour ce moment arriver. Mais sa venue est une vraie surprise : l’attente se dénoue dans la joie de contempler l’abondance du champ de Dieu et son royaume, l’ombre d’une arbre sous lequel trouver le repos comme des oiseaux après avoir échappé à un danger. 

            L’espérance consiste à s’abandonner, de manière filiale et confiante, dans les mains de Dieu. Lui sait de quoi nous avons besoin (cf. Mt 6,8), et  « donne à tous sans réserve et sans faire de reproches » (Jc 1,5). Comme le Rédempteur qui abandonna sa vie dans les mains du Père (cf. Lc 23,46), le chrétien est ancré à l’Eternel, c’est son espérance à laquelle il s’agrippe comme à une ancre sûre et solide, jetée dans l’au-delà,  où Jésus est déjà entré pour nous (cf. Hé. 6,19-20). 

            Mais il faut se rappeler que l’espérance chrétienne est l’espérance de l’accomplissement de cette vie, et non d’une autre vers laquelle fuir. Cela comporte l’acceptation de l’histoire comme lieu à l’intérieur duquel se manifeste la présence de Dieu. Sans que cela entraine du mépris  mais produise gratitude et satisfaction, tout en reconnaissant sa limite. Et que la force intérieure de la foi qui fait en sorte que les hommes marchent avec Dieu, recherchent Sa présence, s’engagent à travailler pour l’avènement du royaume: « C'est seulement lorsque l'avenir est assuré en tant que réalité positive que le présent devient aussi vivable »[2]. L’espérance chrétienne voit et aime ce qu’elle sera: c’est l’élément dynamique de la vie morale, qui fait grandir progressivement la lumière de la foi et l’énergie de l’amour. Celle-ci – l’espérance – est la petite sœur qui tient par la main et guide ses deux grandes sœurs, la foi et la charité, vers leur destination[3]. Alors que nous avançons, au milieu des épreuves et difficultés personnelles et collectives, l’espérance, générée par la foi, génère la charité, entretient son mouvement[4]

 

            3) Le grain de moutarde des vierges consacrées dans le monde.

            La parabole du grain de moutarde montre que la méthode de Dieu est celle de l’humilité : c’est la méthode réalisée dans l’Incarnation dans la grotte de Bethléem, dans la simple maison de Nazareth et  tout au long de la vie «  terrestre » de Jésus. Dans la liturgie d’aujourd’hui cette méthode nous est transmise par la parabole du grain de moutarde. 

            Il faut ne pas avoir peur de l’humilité des petits pas et avoir confiance que le petit (en apparence) grain grandira en nous et que de nous il sera donné aux autres. Les Vierges consacrées dans le monde, en montrant que « l’on obtient la Vie en donnant sa vie avec simplicité » (Pape François),  sont un exemple de comment on peut imiter cette méthode de l’humilité. 

            En se consacrant à l’amour, ces femmes ont mis leur espérance non pas en quelque chose qui vient de Dieu, mais en Dieu lui-même. Saint Augustin dit à ce propos : «  Que le Seigneur ton Dieu soit toujours ton espérance: n’attends de lui rien autre chose, mais qu’il soit lui-même ton espérance. Le grand nombre attend de Dieu de l’argent, d’autres espèrent que Dieu leur donnera des honneurs fragiles et périssables, toute autre chose que Dieu lui-même; pour toi, ne demande à Dieu que lui seul; méprise tout ce qui n’est pas lui, ne cherche que lui; oublie tout le reste pour te souvenir de lui; laisse tout en arrière pour courir à lui. Il sera ton amour » (Enarrationes in Psalmos, 39, 7-8).

            Le grain de moutarde n’est pas seulement une comparaison de l’espérance chrétienne, il met en  évidence que le grand naît du petit non par des moyens exceptionnels mais grâce au comportement chrétien de personnes simples qui vivent de l’amour de Dieu et de patience, le grand souffle de l’amour.

 

 

Lettura Patristica

San Gregorio Magno,

In Exod., II, 3, 5 s.

 

 

I tempi della semina e i tempi del bene

 

       Il regno di Dio è come se un uomo getta un seme sulla terra e se ne va a dormire; lui va per i fatti suoi e il seme germina e cresce e lui non ne sa niente; la terra produce da sé prima l’erba, poi la spiga e poi il grano pieno nella spiga. Quando il frutto è maturo, l’uomo manda i mietitori, perché è tempo della messe (cf. Mc 4,26s).

 

       L’uomo sparge il seme, quando concepisce nel cuore una buona intenzione. Il seme germoglia e cresce, e lui non lo sa, perché finché non è tempo di mietere il bene concepito continua a crescere. La terra fruttifica da sé, perché attraverso la grazia preveniente, la mente dell’uomo spontaneamente va verso il frutto dell’opera buona. La terra va a gradi: erba, spiga, frumento. Produrre l’erba significa aver la debolezza degli inizi del bene. L’erba fa la spiga, quando la virtù avanza nel bene. Il frumento riempie la spiga, quando la virtù giunge alla robustezza e perfezione dell’opera buona. Ma, quando il frutto è maturo, arriva la falce, perché è tempo di mietere. Infatti, Dio Onnipotente, fatto il frutto, manda la falce e miete la messe, perché quando ha condotto ciascuno di noi alla perfezione dell’opera, ne tronca la vita temporale, per portare il suo grano nei granai del cielo.

 

       Sicché, quando concepiamo un buon desiderio, gettiamo il seme; quando cominciamo a far bene, siamo erba, quando l’opera buona avanza, siamo spiga e quando ci consolidiamo nella perfezione, siamo grano pieno nella spiga...

 

       Non si disprezzi, dunque, nessuno che mostri di essere ancora nella fase di debolezza dell’erba, perché ogni frumento di Dio comincia dall’erba, ma poi diventa grano!

 

 

Lecture Patristique

Saint Pierre Chrysologue (+ 450

Sermon 98, 1-2 4-7, CCL 24 A, 602-606.

 

La graine devient un grand arbre.

 

Mes frères, vous avez appris aujourd'hui comment le Royaume des cieux, dans toute sa grandeur, est comparé à une graine de moutarde. <> Le Royaume des cieux, dit le Seigneur, est comparable à une graine de moutarde (Mt 13,31). <> Est-ce là tout ce que les croyants espèrent? Est-ce là tout ce que les fidèles attendent? Est-ce là le bonheur auquel les vierges parviennent après une longue pratique de la virginité? Est-ce là la gloire à laquelle aspirent les martyrs, lorsqu'ils versent jusqu'à la dernière goutte de leur sang? Est-ce là ce que l'oeil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas monté au coeur de l'homme (1Co 2,9)? Est-ce là ce que promet l'Apôtre et qui est tenu en réserve dans l'ineffable mystère du salut, pour ceux qui aiment?

 

Mes frères, ne nous laissons pas facilement déconcerter par les paroles du Seigneur. Si, en effet, la faiblesse de Dieu est plus forte que l'homme, et si la folie de Dieu est plus sage que l'homme(1Co 1,25), cette toute petite chose, qui est le bien de Dieu, est plus splendide que toute l'immensité du monde.

 

Puissions-nous seulement semer dans notre coeur cette graine de moutarde, de sorte qu'elle devienne le grand arbre de la connaissance, s'élevant de toute sa hauteur pour élever notre pensée jusqu'au ciel, et déployant toutes les branches de la science. Son fruit brûlant réchaufferait notre bouche de son goût vivifiant, son grain allumerait en nous un feu qui enflammerait notre coeur et, en savourant le fruit de cet arbre, nous cesserions de dédaigner ce qui nous était inconnu. <>

 

Comme le dit le Christ, le Royaume de Dieu est semblable à la graine de moutarde. <> Le Christ est le Royaume. A la manière d'une graine de moutarde, il a été jeté dans un jardin, le corps de la Vierge. Il a grandi et il est devenu l'arbre de la croix qui couvre la terre entière.

 

Après qu'il eut été broyé par la Passion, son fruit a produit assez de saveur pour donner du bon goût et de l'arôme, d'une manière égale, à tous les êtres vivants qui le touchent. Car, tant que la graine de moutarde demeure intacte, ses vertus restent cachées, mais elles déploient toute leur puissance quand la graine est broyée. De même le Christ a-t-il voulu que son corps fut broyé pour que sa force ne reste pas cachée.

 

Mes frères, il nous faut broyer cette graine de moutarde pour éprouver toute la force, figurée dans cette parabole. Le Christ est roi, car il est le principe de toute autorité. Le Christ est le Royaume, car en lui réside toute la gloire de son royaume. Le Christ est homme, car l'homme tout entier est renouvelé en lui. Le Christ est la graine de moutarde, l'instrument dont Dieu se sert pour faire descendre toute sa grandeur dans toute la petitesse de l'homme.

 

Que dirai-je encore? Lui-même est devenu toute chose pour renouveler tous les hommes en lui. Le Christ homme a reçu la graine de moutarde qui est le Royaume de Dieu. Le Christ homme l'a reçue, alors que le Christ Dieu la possédait depuis toujours. Il a jeté la semence dans son jardin. <>

 

Le jardin est la terre cultivée qui s'est étendue au monde entier, labouré par la charrue de la Bonne Nouvelle. Il est clôturé par les bornes de la sagesse. Les Apôtres ont peiné pour en arracher toutes les mauvaises herbes. On prend plaisir à y contempler les jeunes pousses des croyants, les lis des vierges et les rosés des martyrs. Des fleurs y donnent toujours leur parfum.

 

Le Christ a donc semé la graine de moutarde dans son jardin. Elle a pris racine quand il a promis son Royaume aux patriarches, elle est née avec les prophètes, elle a grandi avec les Apôtres, et elle est devenue l'arbre immense qui étend ses innombrables rameaux sur l'Église, en lui prodiguant ses dons. <>

 

Prends les ailes d'argent de la colombe évangélique dont parle le prophète (cf. ps 67,14). Prends ses plumes brillantes sous l'éclat du soleil divin. Envole-toi dans ton vêtement d'or pour jouir d'un repos sans fin, désormais hors de l'atteinte des filets, parmi tant de magnifiques frondaisons. Sois assez fort pour prendre ainsi ton vol, et va habiter en sécurité dans cette vaste demeure!

 

 

 

Patristic Reading

Golden Chain 6426

Mark 4, 26-29

 

Pseudo-Chrys., Vict. Ant. e Cat. in Marc.: A parable occurred, a little above, about the three seeds which perished in various ways, and the one which was saved; in which last He also shews three differences, according to the proportion of faith and practice.

Here, however, He puts forth a parable concerning those only who are saved.

Wherefore it is said, "And He said, So is the kingdom of God, as if a man should cast seed into the ground, &c."

Pseudo-Jerome: The kingdom of God is the Church, which is ruled by God, and herself rules over men, and treads down [p. 82] the powers which are contrary to her, and all wickedness. 

Pseudo-Chrys., Vict. Ant. e Cat. in Marc.: Or else He calls by the name of kingdom of God, faith in Him, and in the economy of His Incarnation; which kingdom indeed is as if a man should throw seed. For He Himself being God and the Son of God, having without change been made man, has cast seed upon the earth, that is, He has enlightened the whole world by the word of divine knowledge.

Pseudo-Jerome: For the seed is the word of life, the ground is the human heart, and the sleep of the man means the death of the Saviour. The seed springs up night and day, because after the sleep of Christ, the number of Christians, through calamity and prosperity, continued to flourish more and more in faith, and to wax greater in deed.

Pseudo-Chrys., Vict. Ant. e Cat. in Marc.: Or Christ Himself is the man who rises, for He sat waiting with patience, that they who received seed should bear fruit. He rises, that is, by the word of His love, He makes us grow to the bringing forth fruit, by the armour of righteousness on the right hand, (2Co 6,7) by which is meant the day, and on the left, by which is meant the night of persecution; for by these the seed springs up, and does not wither.

Theophylact: Or else Christ sleeps, that is, ascends into heaven, where, though He seem to sleep, yet He rises by night, when through temptations He raises us up to the knowledge of Himself; and in the day time, when on account of our prayers, He sets in order our salvation.

Pseudo-Jerome: But when He says, "He knoweth not how," He is speaking in a figure; that is, He does not make known to us, who amongst us will produce fruit unto the end.

Pseudo-Chrys., Vict. Ant. e Cat. in Marc.: Or else He says, "He knoweth not," that He may shew the free-will of those who receive the word, for He commits a work to our will, and does not work the whole Himself alone, lest the good should seem involuntary. For the earth brings forth fruits of its own accord, that is, she is brought to bear fruit without being compelled by a necessity contrary to her will. "First the blade."

Pseudo-Jerome: That is, fear. For "the fear of God is the beginning of wisdom. Then the full corn in the ear;" (Ps 111,10) that is, charity, for charity is the fulfilling of the Law. (see Rm 13,8)

Pseudo-Chrys., Vict. Cat. e Cat. in Marc.: Or, first it produces the blade, in the law of nature, by degrees growing up to advancement; afterwards it brings forth the ears, which are to be collected into a bundle, and to be offered on an altar to the Lord, that is, in the law (p. 83) of Moses; afterwards the full-fruit, in the Gospel.

Or because we must not only put forth leaves by obedience, but also learn prudence, and, like the stalk of corn, remain upright without minding the winds which blow us about. We must also take heed to our soul by a diligent recollection, that, like the ears, we may bear fruit, that is, shew forth the perfect operation of virtue.

Theophylact: for we put forth the blade when we shew a principle of good; then the ear, when we can resist temptations; then comes the fruit, when a man works something perfect.

It goes on: "and when it has brought forth the fruit, immediately he sendeth the sickle, because the harvest is come."

Pseudo-Jerome: The sickle is death or the judgment, which cuts down all things; the harvest is the end of the world.

Gregory, in Ezech, 2, Hom. 3: Or else, Man casts seed into the ground, when he places a good intention in his heart; and he sleeps, when he already rests in the hope which attends on a good work. But he rises night and day, because he advances amidst prosperity and adversity, though he knows it not, for he is as yet unable to measure his increase, and yet virtue, once conceived, goes on increasing.

When therefore we conceive good desires, we put seed into the ground; when we begin to work rightly, we are the blade. When we increase to the perfection of good works, we arrive at the ear; when we are firmly fixed in the perfection of the same working, we already put forth the full corn in the ear.

 



[1] Une intéressante réflexion de Joseph Ratzinger (aux pages 176-7 de «  Jésus de Nazareth ») peut nous aider à comprendre correctement la page évangélique: « Royaume de Dieu » signifie «  Seigneurie de Dieu » et cela signifie que l’on adopte  sa volonté comme critère. Cette volonté est dispensatrice de justice... Voilà pourquoi Salomon demande à Dieu «  un cœur docile » pour être en mesure de rendre justice et de distinguer le bien du mal; «  un cœur docile » pour que ce soit Dieu et non lui qui règne, car si on n’est pas en parfaire harmonie avec Dieu, on ne peut pas exercer la vraie justice...... Le royaume de Dieu passe donc par un «  cœur docile ». Et la plus grande des prières que l’on puisse faire pour que le royaume de Dieu vienne est : « Fais de nous les tiens, Seigneur ! Vis en nous ! Fais en sorte que « Dieu soit tout en tous » (cf. 1 Cor.15,26-28).

 

 

 

[2] Benoilt XVI, Lett. enc. Spe salvi, n.2.

[3] Cf. Charles Peguy, Le porche de la seconde vertu.

[4] Cf. Saint Thomas d’AquinSumma theologica2-2 q. 17,a 8; 1-2, q. 62, a.4.)

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