giovedì 17 ottobre 2024

Une nouvelle perspective : le service comme carrière.

 XXIX dimanche du temps ordinaire - Année B - 20 Octobre 20

Rite Romain

Is 53, 10-11; Ps 32; Hb. 4, 14-16; 13; Mc. 10, 35 - 45

 

Rite Ambrosien 

Is 26, 1-2.4.7-8; 54, 12-14; Ps 67; 1 Cor 3, 9-17; Jn10, 22-30

Dédicace de la Cathédrale de Milan

 

          1) Un Dieu qui sert.

            Le récit de l’Evangile de ce dimanche (Mc 10,35-45) semble nous répéter certains mots que le Christ a déjà exprimé précédemment : « Si quelqu’un veut être le premier, qu'il soit le dernier et le serviteur de tous » (Mc 9,35). Les disciples ne comprennent toujours pas, comme ils ne comprennent pas le Christ qui annonce sa Passion. La réaction des apôtres, à la troisième prédiction de la Passion est pire que les précédentes. Après la première, il y eut une discussion entre Jésus et Pierre. Ceux-ci pensaient encore comme les hommes et non comme Dieu et, donc, voulait convaincre le Christ de ne pas aller mourir.          Après la seconde, il y eut l’incompréhension de tous les apôtres, occupés à se disputer en raison de celui qui serait le plus grand. Après la troisième, c’est comme si Jésus n’avait rien dit. Bien au contraire, Jacques et Jean veulent que Jésus fasse leur volonté. En effet, ils demandent à Jésus : « Nous voulons nous asseoir un à ta droite et un à ta gauche » (Cf. Mc 10,37) pendant que les autres se fâchent en raison de cette requête.           

            La réaction n'est certainement pas en ligne avec l’amour humble prêché par le Maître. Jésus rassemble patiemment autour de lui les autres apôtres et s’adressant aussi bien aux deux qui cherchaient le pouvoir et l’honneur qu'aux dix autres, irrités par cette requête peut-être parce qu’elle avait été faite avant qu'ils ne puissent la faire eux-mêmes, explique que l'apôtre le plus grand est celui qui sert.

            Pour mieux faire comprendre sa pensée aux disciples, Jésus utilise deux comparaisons, l'une négative et l'autre positive. Ils les invite à ne pas exercer leur autorité comme font les chefs des nations (c'est la comparaison négative), puis il continue en leur demandant de se comporter comme Lui,  « le Fils de l'homme (c'est la comparaison positive) qui est venu non pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ».

              Qui est le plus grand ? Dans le Règne de Dieu, celui qui sert est grand et le meilleur service est celui de donner sa vie. Déjà, servir c’est un peu mourir, c’est la croix quotidienne. Mais si l’on accepte cette croix, nous nous unissons au service que le Christ offre à toute l’humanité, manifestant l’amour gratuit et miséricordieux de Dieu.                                                                                                                                               

            Si donner sa vie est la plus haute manière de servir, dans la vie quotidienne, servir, c'est être utile de manière gratuite et désintéressée, sans calcul. Servir signifie organiser toute son existence de façon à prendre en charge l'autre jusqu'au complet don de soi. Servir avec autorité veut dire se mettre à la disposition de la personne aimée pour qu'elle grandisse (autorité vient du latin « augere » qui signifie faire grandir). C'est un service d'amour qui œuvre « en rançon » pour la multitude, comme font de manière merveilleuse les missionnaires.

            Il ne faut pas comprendre l'expression « en rançon » comme si elle signifiait avant tout  « payer une dette », mais plutôt comme « solidaire avec » ou « à la place de » : c'est à dire que l'idée principale n'est pas celle de la dette qui doit absolument être payée, coûte que coûte, mais bien l'idée de la solidarité qui existe entre le Fils de l'homme et la multitude ( Jésus, pour s'exprimer différemment, est le Frère aîné – car rien n'interdit de penser comme le pape émérite Benoît XVI qu'il y ait un troisième fils en plus des deux autres dont parle la parabole du père miséricordieux – qui est bon, qui se sent concerné et qui prend sur ses épaules la situation du frère cadet, le fils prodigue). Le Fils de Dieu et de l'homme est venu pour vivre cette solidarité, devenant ainsi la forme visible de l'Amour de Dieu et de son alliance que l'on peut toucher de la main. Et comme me disait un jour un missionnaire : « La plus grande solidarité, la plus grande charité que nous puissions faire aux autres, c'est de leur annoncer le Christ ressuscité » et cela transforme la vie parce que l'amour du Christ ressuscité n'est pas «  quelque chose d'individualiste ou d'uniquement spirituel, mais concerne la chair,  concerne le monde et doit le transformer » (Benoît XVI, 28 juin 2007). Nous sommes donc appelés à « servir l'évangile dans la solidarité et la communion... Une vocation que nous devons accomplir en enfilant le tablier du service comme l'a fait Jésus lors de la dernière Cène avec ses Apôtres (Pape François, 16 novembre 2017).

            Avec patience, Jésus enseigne que pour être grand avec Lui et comme Lui, il faut exercer l’autorité comme Lui l’a fait : en servant. Car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa propre vie en rançon pour la multitude » (Mc 10,45). Cette phrase est le point culminant de l'enseignement tout entier de Jésus. C’est une phrase qui va au-delà du simple exercice de l’autorité fait avec patience, douceur et humilité. C’est de cette façon que l’auteur de l’Imitation du Christ la commente : « Si tu veux régner avec Jésus, porte la croix avec Lui. Seuls les serviteurs de la croix trouvent le chemin de la béatitude et de la vraie lumière » (Cf. Cap 56).       

            Pour participer à sa grandeur, Jésus ne nous demande pas seulement de faire comme Lui, mais d'’être comme Lui : des serviteurs. « Chacun peut être grand, parce que chacun peut servir. Il n’est pas nécessaire d’avoir un diplôme pour servir. Il est seulement nécessaire d’avoir un cœur plein de grâce » (Martin Luther King) régénéré par l’amour du Christ sur la croix.

 

          2) L’autorité appartient à celui qui aime et l'exerce avec le service[1].           

            Dans le Christianisme, l’autorité est conçue et vécue comme exercice de l’amour, parce que pour le Christ, qui L’aime est celui qui peut et doit guider ses autre amis en se faisant leur serviteur. Cela est l’enseignement qui vient du texte de Saint-Marc que nous examinons aujourd’hui. Aux disciples qui demandent à Jésus de partager Sa grandeur, Lui, il répond en enseignant que la grandeur est dans le service et que le service est un chemin de croix, c’est-à-dire de don de soi pour que l’ami vive. Ce n’est pas beau de souffrir, mais c’est un devoir, beau et joyeux, même si le prix à payer est le renoncement de soi-même : «  Il est plus joyeux de donner que de recevoir » (Actes 20,35).Cet enseignement  vient aussi de la part d’un non chrétien comme le poète indien Tagore : « Je rêvais d’une vie qui fût joie. Je me suis réveillé. La vie était service. J’ai servi et dans le service j’ai trouvé la joie ». Et la bienheureuse  M. Teresa de Calcutta a complété en disant : « Là où Dieu est, il y a amour. Et là où il y a amour, il y a toujours le service. Le fruit de l’amour est le service, le fruit du service est la paix ».           

            La vraie grandeur, qui est celle de Dieu, est celle d’être serviteur de l’amour, parce que servir, est, dans le Nouveau Testament, la traduction concrète d’aimer. Aimer veut dire servir l’autre. Au contraire l’égoïsme signifie se servir de l’autre. Dans la mentalité dominante, l’autorité est conçue et exercée comme pouvoir, presque synonyme de domination et, dans ce sens, elle est le contraire du service. Mais prenons en considération que même Jésus a une grande autorité et a agi avec autorité[2]. Cependant  Jésus a aussi été celui qui a présenté le Nouveau Testament surtout en faisant recours à l’hymne du serviteur souffrant (Is 52,13-53,12), comme une personne qui a donné sa vie pour les autres, en exprimant grandement la vérité qu’il n’y a de meilleur ami que celui qui donne sa vie pour les autres. « Voici mon serviteur que je soutiens, celui que j’ai élu et qui me plaît » (Is 42,1). C’est  Dieu qui parle et présente « son » serviteur : c’est Lui qui l'’a choisi, c’est Lui qui le soutient.              

            Chaque vocation dans l’Écriture est toujours en vue d’une mission pour affronter celle qui a besoin de la grâce. Dieu dit que son serviteur est une « bonne chose » et qu’il a posé en lui son Esprit. « Ecoutez-moi, écoutez attentivement, lointaines nations; le Seigneur m’a appelé du sein maternel, dès le ventre de ma mère il a prononcé mon nom » (Is 49,2). Il a fait de ma bouche une épée aiguisée, il m’a caché à l’ombre de sa main, m’a fait devenir une flèche aiguë, il m’a mis dans son carquois. (Ibid)En bref, pour nous, le serviteur est un homme, choisi parmi les hommes; il n’est ni meilleur ni plus capable que les autres; c’est Dieu qui va à sa rencontre, qui le purifie et le rend capable de lui dire oui ; l’appel à être saint se concrétise dans la mission aux autres, en tant qu’envoyé de Dieu. Cette mission consiste avant tout à annoncer la parole, à prêter sa voix à Dieu, à être son témoin. Selon l’Évangile, l’autorité est donc une qualification que Dieu donne pour un service. Si nous voulions nous exprimer avec une page de l’évangile de Saint-Jean, nous pourrions nous référer au lavement des pieds, le soir de la dernière cène au cénacle. L’épisode du lavement des pieds nous renvoie à l’évangile de Marc, où Jésus s’inquiète d’être assimilé aux grands de la terre : il ne veut pas être servi, mais servir. En donnant sa vie, il veut démontrer qu’il sait porter jusqu’aux extrêmes conséquences la vérité à laquelle il s’est consacré  et la mission que le Père lui a confié. Il veut nous faire comprendre que la vie chrétienne est une vie dans la joie, parce que servir Dieu, le prochain, et l‘église donne de la joie. « Qui donne aux autres, qu’il le fasse avec simplicité, qui aide les pauvres, qu’il le fasse avec joie ». (Rm 12,7-8).

 

            3) Le service des vierges consacrées[3].            

             En réfléchissant à la grandeur des vierges consacrées et à comment elles exercent l’amour serviable, j’ai pensé qu’il était important d’écrire les choses suivantes. Les vierges consacrées dans le monde consacrent leur vie et toutes leurs forces d’amour à Dieu et à son règne. Elles témoignent que chaque vocation est un accueil de la charité de Dieu et est une réponse à Lui dans le service aux autres. Elles rappellent la source théologale de l’amour surtout à travers la virginité qui rappelle cette virginité du cœur et des affections qui naissent et qui se nourrissent de la féconde et intime communion avec le Seigneur         Ces femmes suivent en particulier l’exemple de Notre Dame. La Vierge Marie a répondu « Oui » à la proposition d’ « être pour l'autre ». Non seulement elle a compris la portée et la grandeur de l’appel de Dieu mais dans ses paroles : « Me voilà, je suis la servante de Dieu »  elle a interprété d’une façon exemplaire la vraie attitude de service demandé par Dieu. Un service actif, silencieux qui, sous la croix est devenu coopérant de la volonté du Père, et peut être, comme jamais encore, ces paroles n’ont résonné dans son cœur à ce moment-là : « Me voici je suis la servante de mon Seigneur. »     

            Qui aime sert tout le monde et comme le Christ, va à la recherche en particulier des exclus, des pêcheurs. Avec leur vie chaste elles proclament que Dieu les regarde, les aime et les sauve.     

            Leur importance n’est pas mesurée par ce qu’elles produisent, mais par l’esprit et par le panache qui les anime et par la communion ecclésiale qu’elles vivent. Leur vocation est un « service » qui démontre par la consécration et par la vie qui en découle que l’on peut passer d’un « moi » possessif à un « moi »  oblatif.              Ces femmes montrent comment l’on fait pour aimer le prochain comme soi-même. Il suffit d’aimer Jésus, parce que qui aime vraiment, aime aussi ceux que l’Aimé aime.      

            Ceci enseigne ainsi le Rite de la consécration des vierges. Grâce à ce rite l’Église célèbre la décision d’une femme de donner au Christ-époux sa propre virginité et, en invoquant sur elle le don de l'’Esprit, la dédie pour toujours au service cultuel du Seigneur et à un service d’amour en faveur de la communauté ecclésiale et du monde.            

            La consécration est une réponse à l’appel de Dieu Père « source pure d’où naît le don de l'intégrité virginale ». A travers le Christ, Lui appelle les vierges « pour un dessin d’amour (…) pour les unir plus intimement à lui et les mettre au service de l’église et de l’humanité » (Rite de la consécration des vierges, n29 - Homélie). Pour cela, l’église invoque sur elles toutes les vertus, grâces et charismes dont elles ont besoin pour vivre leur vocation, en priant de cette façon : « Concède, Père, par don de ton Esprit qu’elles soient prudentes dans la modestie, sage dans la bonté, austère dans la douceur, chastes dans la liberté. Ferventes dans la charité ne mettent rien avant ton amour, vivent dans la louange sans désirer la louange ». ( Ibid, n.38- de la prière de consécration)

 

 

 

 

Lecture Patristique

Saint Jean Chrysostome (+ 407)

Homélie contre les Anoméens, 8, 6

PG 48, 116-111.

 

Voyant que Jacques et Jean s'étaient écartés de leur groupe et intriguaient pour obtenir les honneurs les plus élevés, les dix autres disciples donnèrent libre cours à leur colère. C'est alors que Jésus entreprit de corriger les passions déréglées des uns et des autres. Il les appela donc et leur dit: Les chefs des nations païennes commandent en maîtres. Les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut être le premier sera le dernier de tous(Mc 10,42-44).

 

Manifestement, en convoitant ainsi les premières places, les plus hautes charges et les honneurs les plus élevés, les deux frères voulaient, à mon avis, avoir autorité sur les autres. Aussi Jésus s'oppose-t-il à leur prétention. Il met à nu leurs pensées secrètes en leur disant: Celui qui veut être le premier sera le serviteur de tous (Mc 10,44). Autrement dit: "Si vous ambitionnez le premier rang et les plus grands honneurs, recherchez le dernier rang, appliquez-vous à devenir les plus simples, les plus humbles et les plus petits de tous. Mettez-vous après les autres. Telle est la vertu qui vous procurera l'honneur auquel vous aspirez. Vous en avez près de vous un exemple éclatant, puisque le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude (Mc 10,45). Voilà comment vous obtiendrez gloire et célébrité. Voyez ce qui m'arrive: je ne recherche ni honneur ni gloire, et pourtant le bien que je réalise ainsi est infini."

 

Nous le savons: avant l'Incarnation du Christ et son abaissement, tout était perdu, tout était corrompu; mais, après qu'il se fût humilié, il a tout relevé. Il a aboli la malédiction, détruit la mort, ouvert le paradis, mis à mort le péché, déverrouillé les portes du ciel pour y ramener les prémices de notre humanité. Il a propagé la foi partout dans le monde. Il a chassé l'erreur et rétabli la vérité. Il a fait monter sur un trône royal les prémices de notre nature.

 

Le Christ est l'auteur de biens infiniment nombreux, que ni ma parole, ni aucune parole humaine ne saurait décrire. Avant son abaissement, il n'était connu que des anges, mais, depuis qu'il s'est humilié, la race humaine tout entière l'a reconnu.

 

 



[1] [1] On peut penser au passage qui fait suite à la Résurrection, sur la rive du Lac de Tibériade où Jésus Christ demande à Pierre : « M’aimes-tu ? ». « Oui. » « Sois le berger de mes brebis ».

[2]  C’est Marc lui-même qui se réfère au fait que Jésus enseigne depuis le début avec autorité (1,27)

[3] L’Ordo Virginum est une forme de vie consacrée ; dans le code de droit canonique, il est inséré avec la can.604 dans la partie III «  Les instituts de vie consacrée et de société de vie apostolique (Liber II : « De Populo Dei ») : « A ces différentes forme de vie consacrée s’ajoute l’ordre des vierges les quelles, émettant le saint vœu de suivre le Christ au plus près, sont consacrées à Dieu par l’Evêque diocésain selon le rite liturgique approuvé et, et unit dans des noces mystiques au Christ, fils de Dieu, se dévouant au service de l’Eglise ».


 

Domenica XXIX del Tempo Ordinario – Anno B – 20 ottobre 2024

Rito Romano

Is 53,10-11; Sal 32; Eb 4,14-16; Mc 10,35-45

 

Rito Ambrosiano

Is 26,1-2.4.7-8; 54,12-14a; [Ap. 21,9a.c-27]; Sal 67; 1Cor 3,9-17; Gv 10,22-30

Dedicazione del Duomo di Milano.

 

 

            1) Un Dio che serve.

            Il brano evangelico di questa domenica (Mc 10,35-45) sembra che ripeta alcune parole che Cristo ha già detto in precedenza: “Chi vuole essere grande si faccia servo di tutti” (cfr. Mc 9,35), che però i discepoli continuano a non comprendere, come non capiscono Cristo che annuncia la sua passione. La reazione degli Apostoli alla terza predizione della Passione è peggiore delle precedenti. 

            Dopo la prima ci fu una discussione tra Gesù e Pietro. Questi pensava ancora secondo gli uomini e non secondo Dio e, quindi, voleva convincere Cristo a non andare a morire. 

            Dopo la seconda ci fu l’incomprensione di tutti gli apostoli, intenti a litigare su chi fosse il più grande. 

            Dopo la terza è come se Gesù non avesse detto nulla. Anzi, Giacomo e Giovanni, che Lui prediligeva, invece di fare la sua volontà, vogliono che Lui faccia la loro. In effetti, chiedono a Gesù: “Vogliamo sedere uno alla tua destra e uno alla tua sinistra” (cfr. Mc 10, 37), mentre gli altri si arrabbiano per questa richiesta. 

            Reazione non è certamente in linea con l’amore umile, predicato dal Maestro. Gesù paziente raccoglie intorno a sé anche gli altri apostoli e rivolgendosi sia ai due, che cercavano potere e onore, che agli altri dieci, che erano irritati da questa richiesta forse perché era stata fatta prima che loro potessero fare altrettanto, spiega che l’Apostolo più grande è quello che serve.

Per far meglio comprendere il suo pensiero ai discepoli, Gesù si serve di due paragoni, uno negativo e uno positivo. Li invita a non esercitare la loro autorità come fanno i principi del mondo (questo è il paragone negativo), poi continua chiedendo loro di comportarsi come Lui, che è «il Figlio dell'uomo (ecco il paragone positivo) il quale non è venuto a farsi servire, ma a servire e dare la propria vita in riscatto per le moltitudini».

            Dunque nel Regno di Dio è grande chi serve e il miglior servizio è quello di dare la vita. Già il servire è un po’ morire, è la croce quotidiana. Ma se si accetta questa croce ci uniamo al servizio che Cristo offre a tutta l’umanità, manifestando l’amore gratuito e misericordioso di Dio.

Se il dare la vita è il modo più alto di servire, nella vita quotidiana servire vuol dire almeno essere utili in modo gratuito, senza calcolo, disinteressatamente. Servire significa organizzare la propria intera esistenza in modo da prendersi a carico dell’altro fino al completo dono di sé. Servire con autorità vuol dire mettersi a disposizione della persona amata perché cresca (autorità viene dal latino ‘augere’ che vuol dire far crescere). E’ un servizio d’amore che opera “in riscatto” della moltitudine, come fanno, in modo meraviglioso i missionari.

L'espressione «in riscatto» non va intesa anzitutto come se significasse «per saldare il debito», bensì come «solidale con» o «al posto di»: cioè l'idea prevalente non è quella del debito, che deve assolutamente essere pagato, costi quello che costi, bensì l'idea della solidarietà che intercorre tra il Figlio dell'uomo e le moltitudini (Gesù, in altre parole, è il Fratello maggiore, buono –nulla impedisce di pensare con il Papa emerito Benedetto XVI che ci sia un terzo figlio oltre ai due, di cui parla la parabola del Padre Misericordioso- che si sente coinvolto e prende sulle proprie spalle la situazione del fratello minore, prodigo). Il Figlio di Dio e dell'uomo è venuto per vivere questa solidarietà, divenendo in tal modo la trasparenza visibile, toccabile con mano, dell'amore di Dio e della sua alleanza. E come mi diceva una volta un missionario: “La più grande solidarietà, la più grande carità che noi possiamo fare agli altri è di annunciare loro che Cristo è risorto” e cambia la vita, perché l’amore di Cristo risorto non è “qualcosa di individualistico, unicamente spirituale, riguarda la carne, riguarda il mondo e deve trasformarlo” (Benedetto XVI, 28 giugno 2007). Siamo quindi chiamati a “servire il Vangelo nella solidarietà e nella comunione …  Una vocazione che dobbiamo compiere indossando il grembiule del servizio, come ha fatto Gesù nell’Ultima Cena con suoi Apostoli (Papa Francesco, 16 novembre 2017.

            Con pazienza, Gesù insegna che per essere grandi con Lui e come Lui occorre esercitare l’autorità come fa Lui: servendo. “Anche il Figlio dell’uomo infatti non è venuto per farsi servire, ma per servire e dare la propria vita in riscatto per molti” (Mc 10,45). Questa frase è il punto di forza dell'intero insegnamento di Cristo. E’ una frase che va molto al di là del semplice esercizio dell’autorità fatto con pazienza, dolcezza e umiltà.  E così la commenta l’autore dell’Imitazione di Cristo: “Se vuoi regnare con Gesù, porta con Lui la croce. Solo i servi della croce trovano la via della beatitudine e della vera luce” (cfr. Cap. 56)

            Per partecipare alla sua grandezza, Gesù non ci chiede solo di fare come Lui, ma di essere come Lui: servi. “Ognuno può essere grande, perché ognuno può servire. Non è necessario avere una laurea per servire. Non è necessario concordare soggetto e verbo per servire. E' necessario solamente un cuore pieno di grazia” (Martin Luther King), rigenerato dall’amore di Cristo in Croce.

 

            2) L’autorità è di chi ama e l’esercita con il servizio[1].

            L’autorità nel Cristianesimo è concepita e vissuta come esercizio dell’amore, perché per Cristo chi Lo ama, questi è colui che può e deve guidare gli altri suoi amici, facendosi loro servitore.

            E’ questo l’insegnamento che viene dal testo di San Marco che stiamo esaminando oggi. Ai discepoli che chiedono a Gesù di condividere la Sua grandezza, Lui risponde insegnando che la grandezza sta nel servizio e che il servizio è un cammino di croce cioè di dono di sé perché l’amico viva. Non è bello soffrire, ma è doveroso, bello e gioioso  “servire” anche se ha come prezzo la rinuncia di sè. “Vi è più gioia nel dare che nel ricevere” (At20,35).Insegnamento, questo, che viene anche da un non cristiano come il poeta indiano Tagore: Sognavo che la vita fosse gioia. Mi sono svegliato. La vita era servizio. Ho servito e nel servizio ho trovato la gioia”. E la Beata M. Teresa di Calcutta ha completato dicendo: “Dove c’è Dio, lì vi è amore. E dove c’è amore, vi è sempre servizio. Il frutto dell’amore è il servizio Il frutto del servizio è la pace”.

            La vera grandezza, che è quella di Dio, è quella di essere servo dell’amore, perché servire è, nel Nuovo Testamento, la traduzione concreta di amare. Amare vuol dire servire l’altro. Come l’egoismo vuol dire servirsi dell’altro. 

            Nella mentalità dominante l’autorità è concepita e praticata come potere, quasi sinonimo di dominazione e, in questo senso, essa è il contrario del servizio. Ma teniamo presente che anche se Gesù ha goduto di profonda autorità e ha agito con autorità[2]: Eppure Gesù è stato anche colui che il Nuovo Testamento ha presentato soprattutto ricorrendo all’inno del servo sofferente (Is 52,13-53,12), come uno che ha dato la sua vita per gli altri, esprimendo al massimo grado la verità che non c'è miglior amico di colui che dona la sua vita per gli altri. “Ecco il mio servo che io sostengo, il mio eletto di cui mi compiaccio” (Is 42,1) E’ Dio che parla e presenta il “suo” servo; è Lui che lo ha “scelto”, è Lui che lo sostiene.

            Ogni elezione nella Scrittura è sempre in vista di una missione per affrontare la quale c’è

bisogno della grazia. Dio dice che il suo servo è “cosa buona” e che ha posto in lui il suo

Spirito. “Ascoltatemi, o isole, udite attentamente, nazioni lontane; il Signore dal seno materno mi ha chiamato, fino dal grembo di mia madre ha pronunziato il mio nome.”(Is 49,2) Ha reso la mia bocca come spada affilata, mi ha nascosto all'ombra della sua mano, mi ha reso freccia appuntita, mi ha riposto nella sua faretra. (Ibid.)

            In sintesi per noi il servo è un uomo, scelto tra gli uomini; non è migliore degli altri né più capace; è Dio che gli va incontro, che lo purifica e lo rende capace di dirgli di sì; la chiamata ad essere santo si concretizza nella missione agli altri, quale inviato di Dio; questa missione consiste soprattutto nell'annunziare la Parola, nel prestare la voce a Dio, nell’essere suo testimone. Secondo il Vangelo, l’autorità è, quindi, una qualifica che Dio dà per un servizio. Sevolessimo esprimerci con una pagina del Vangelo di San Giovanni, potremmo rifarci alla lavanda dei piedi, la sera dell'ultima cena nel Cenacolo.

            L’episodio della lavanda dei piedi ci rimanda al vangelo di Marco, dove Gesù è preoccupato di non assimilarsi ai grandi della terra: non vuole essere servito, ma servire. Donando la sua vita vuol dimostrare che sa portare sino alle estreme conseguenze la verità in cui crede e la missione che il Padre gli ha affidato. Non solo ma ci vuole far capire che la vita cristiana è vita nella gioia, perché servire Dio, il prossimo, e la Chiesa, dà gioia. “Chi dà agli altri lo faccia con semplicità, chi aiuta i poveri lo faccia con gioia!” (Rm 12, 7-8).

 

            3) L’autorevole servizio delle vergini consacrate[3].

            Riflettendo su come le vergini consacrate sono grandi e su come esercitino l’autorità dell’amore servizievole, ho pensato che oggi sia importante sottolineare quanto segue. Le vergini consacrate nel mondo dedicano la loro vita e tutte le loro forze di amore a Dio e al suo Regno.            Loro testimoniano che ogni vocazione è accoglienza della carità di Dio e risposta a Lui nel servizio degli altri. Esse ricordano la sorgente teologale dell’amore soprattutto attraverso la verginità che richiama quella verginità del cuore e degli affetti che nasce e si alimenta dell’intima e feconda comunione con il Signore.

            Questa donne seguendo in modo particolare l’esempio della Madonna. Maria Vergine ha risposto Si alla proposta di “essere per l’altro”. Non solo ha capito la portata e la grandezza della chiamata di Dio ma nelle sue parole:” Eccomi sono la serva del Signore” ha interpretato in modo esemplare il vero atteggiamento al servizio chiesto da Dio.Un servizio operoso, silenzioso, che sotto la croce si è fatto cooperante della volontà del Padre, e forse mai come in quel momento sono ancora risuonate nel suo cuore quelle parole: “Eccomi sono la serva del mio Signore”.

            Chi ama serve tutti e va in cerca, come Cristo, particolarmente degli esclusi, dei diseredati, dei peccatori, e con la vita casta proclamano i che Dio li guarda, li ama, li salva. 

            La loro importanza non è misurata da ciò che essi producono, in termini di efficienza, ma dallo spirito e dallo stile che li anima e dalla comunione ecclesiale che vivono.

            La loro è una vocazione al servizio, che mostra mediante la consacrazione e la vita che ne deriva che si può passare da un “io” possessivo ad un “io oblativo.

            Queste donne mostrano come si fa ad amare il prossimo come se stessi. Basta amare Gesù, perché  chi ama davvero vuol bene anche a coloro che l’Amato ama.

            Questo insegna pure Rito della Consacrazione delle vergini. Grazie a questo Rito la Chiesa celebra la decisione di una donna di donare a Cristo Sposo la propria verginità e, invocando su di lei il dono dello Spirito, la dedica per sempre al servizio cultuale del Signore e a un servizio di amore in favore della comunità ecclesiale e del mondo.

            La consacrazione è una risposta alla chiamata di Dio Padre “sorgente purissima da cui scaturisce il dono della integrità verginale”. Per mezzo di Cristo Lui chiama le vergini “per un disegno d’amore […] per unirle più intimamente a sé e metterle al servizio della Chiesa e dell’umanità” (Rito della Consacrazione delle Vergini, n. 29 – Omelia). Per questo la Chiesa invoca su di loro tutte le virtù, grazie e carismi di cui hanno bisogno per vivere la loro vocazione, pregando cosi: “Concedi, o Padre, per il dono del tuo Spirito, che siano prudenti nella modestia, sagge nella bontà, austere nella dolcezza, caste nella libertà. Ferventi nella carità, nulla antepongano al tuo amore; vivano con lode senza desiderare la lode.” (Ibid, n 38 – Dalla preghiera di consacrazione).

 

 

 

Lettura Patristica

Sant’Ambrogio da Milano

De fide, 5, 56s., 60-65, 77-84

 

 

 

       Quanto è paziente e clemente il Signore; che alta sapienza e benevola carità! Volendo, infatti, far vedere che Giacomo e Giovanni non avevano chiesto una cosetta da niente, ma una cosa tale che non l’avrebbero potuta ottenere, fece ricorso alla prerogativa della benevolenza del Padre; e non temé una derogazione al suo diritto, al diritto di "colui che non credette di fare un torto dichiarandosi uguale a Dio" (Ph 2,6). Amando però i suoi discepoli - "li amò sino alla fine" (Jn 13,1) - non volle dar loro l’impressione che negasse loro quanto chiedevano. Santo e buono il Signore, che preferisce dissimulare il suo diritto, piuttosto che detrarre qualche cosa alla sua benevolenza: "La carità", infatti, "è paziente è benigna, non vuol sopraffare, non si gonfia, non reclama diritti" (1Co 13,4).

 

       Perché finalmente vi rendiate conto che l’espressione "non è cosa mia darlo" vuole suggerire indulgenza più che mancanza di autorità, osservate che, in Marco (Mc 10,40), dove non si parla della madre, non si fa alcuna menzione del Padre, ma è detto soltanto: "Non è cosa mia darlo a voi, ma a coloro per i quali è stato preparato". In Matteo, invece, dove è la madre che prega, vien detto: "Per i quali è stato preparato dal Padre mio" (Mt 20,23); e l’aggiunta "Padre mio" è fatta perché l’amore materno richiedeva una maggiore indulgenza.

 

       Ammettiamo che fosse stato possibile per degli uomini ottenere ciò che si chiedeva, che cosa significa quel: "Non è cosa mia darvi di star seduti alla mia destra o alla mia sinistra" (Mt 20,23)? Che vuol dire cosa "mia"? Più sopra disse: «Il mio calice lo berrete», poi dice: «Non è cosa "mia"». Il "mio" unito a calice, ci fa luce per capire che cosa vuol dire qui cosa "mia".

 

       Pregato da una donna, come uomo, di far sedere i suoi figli alla sua destra e alla sua sinistra; dal momento ch’ella s’era rivolta a lui, come a un uomo, anche il Signore, solo come uomo, accennando alla sua passione, risponde: "Potete bere il calice, che io berrò?"

 

       Perciò, poiché parlava secondo la carne della passione del suo corpo, volle dimostrare che ci lasciava un esempio di una passione da soffrire nella carne. "Non è cosa mia" va inteso come l’altra espressione: "La mia dottrina non è mia" (Jn 7,16), non è mia secondo la carne, perché le cose divine non sono oggetto del parlare della carne.

 

       Rivelò tuttavia subito la sua indulgenza verso i suoi amati discepoli, chiedendo: «Ma il mio calice lo berrete?». Così, non potendo dar loro ciò che chiedevano, fece un’altra proposta, per poter dir loro un sì, prima di un no; perché capissero ch’era mancata più a loro l’equità nella richiesta fatta, che non la generosità nella risposta del Signore.

 

       "Il mio calice, sì, lo berrete", cioè affronterete la passione della mia carne, perché potete imitare ciò che deriva in me dalla natura umana; vi ho dato la vittoria della passione, l’eredità della croce; "ma non è cosa mia il darvi di star seduti alla mia destra o alla mia sinistra". Non dice semplicemente: "Non è cosa mia dare", ma "darvi", cioè dare a voi. E questo dovrebbe significare che non si tratta di mancanza di potere in lui, ma di merito nelle creature.

 

       Si può anche intendere così: "Non è cosa mia", di me che venni a insegnar l’umiltà, di me che venni non per essere servito, ma per servire; di me, che seguo la giustizia, non favoritismi.

 

       Poi appellandosi al Padre aggiunse: "Per i quali è stato preparato", per dire che il Padre non guarda le raccomandazioni, ma i meriti, perché Dio non fa preferenze di persone (Ac 10,34). Perciò l’Apostolo dice: "Coloro che sapeva lui e che predestinò" (Rm 8,29); prima li conobbe e poi li predestinò, vide i meriti e predestinò il premio...

 

       A ragione, dunque, è ripresa la donna che chiese delle cose impossibili, e domandò che fossero ridotte a speciale privilegio quelle cose che il Signore voleva dare non solo a due apostoli, ma a tutti i suoi discepoli, e non a titolo di una particolare raccomandazione, ma per sua volontaria generosità, come sta scritto: "Voi dodici siederete sopra troni, per giudicare le dodici tribù d’Israele" (Mt 19,28).

 

 



[1] Si pensi all’episodio in cui dopo la risurrezione, sulla riva del lago di Tiberiade Gesù Cristo chiede a Pietro: “Mi ami tu?”. “Sì”. “Pasci le mie pecore”.

[2] E’ proprio Marco che ci riferisce come Gesù sin dall'inizio insegnava con autorità (1,27).

[3] L’Ordo Virginum è una forma di vita consacrata; nel Codice di Diritto Canonico è inserita col can. 604 nella parte III “Gli Istituti di vita consacrata e le Società di vita apostolica” (Liber II: “De Populo Dei”): “A queste diverse forme di vita consacrata si aggiunge l’ordine delle vergini le quali, emettendo il santo proposito di seguire Cristo più da vicino, dal Vescovo diocesano sono consacrate a Dio secondo il rito liturgico approvato e, unite in mistiche nozze a Cristo Figlio di Dio, si dedicano al servizio della Chiesa”.